Le travail en PVT, vérités !
- Petit Prince Alex
- 21 août 2023
- 5 min de lecture
Chercher des informations sur un sujet aussi complexe et vaste que le travail sous l'égide d'un VISA vacances-travail en tant que ressortissant Français sur Internet, c'est plonger dans un brouillard poisseux où tout sera dit, et rien ne sera vrai. J'ai pu en faire l'expérience terrain à partir de mon installation à Tokyo en Mars 2023, voici mes vérités, sans langue de bois.
Après une carrière improbable débutée dans l'échec à la suite d'un diplôme en logistique, la vie et ses bizarreries a fait qu'il faille que je travaille en restauration. De fils en aiguilles, où plutôt à force de passion et d'acharnement, mais aussi de rencontres merveilleuses, j'ai pu tisser des liens forts et parvenir à cette chance de découvrir le Japon la veille de mes 30 ans, et de découvrir un monde du travail qui m'était étranger, surtout sous l'obligation d'un PVT. Des nombreuses années que j'ai passé à travailler dans les plus beaux hôtels de luxe de mon Hexagone natal, j'ai ressenti le besoin de changer, de vivre d'un nouveau défi qui ferait remettre en question tout ce que j'ai appris jusque là. Nous disons des Japonais que l'organisation est un mot d'ordre écrit en lettres d'or.
Non.

J'ai pu tester le travail avec trois types de contrats différents au Japon, et plus précisément à Tokyo, et par ces lignes, je pense être en mesure de répondre à la plupart des interrogations que les aventuriers d'une année se posent avant de voir la France s'effacer sous les nuages, avant que tout ne devienne kanji.
Avant de débuter ce témoignage, je me permets de vous citer les quelques entreprises, et leurs quartier de résidence à Tokyo, pour lesquelles j'ai travaillé depuis Mars 2023. Pour le reste, les détails, je vous invite à pousser la lecture de cet article jusqu'au bout, ainsi vous saurez tout.
"Les Merveilleux de Fred" à Kagurazaka, "Citron" et "Apero Wine Bar" à Aoyama, voici pour les baito effectués.
"Trouver un guide au Japon", "Au fil du Japon", "Japanecdote", "Niponea", voici pour les missions de freelance réalisées.
"AMAN Tokyo", voici pour le contrat de travail en part-time que j'ai gardé.
3 types de contrats totalement différents mais soumis à la même limite, celle du VISA vacances-travail délivré par le gouvernement Français. Tâchons d'expliquer la différence notable entre ces offres d'emploi.
1. Le baito バイト est le raccourci d'arubaito アルバイト, et est très courant dans n'importe quelle ville du Japon. Il concerne surtout les petites structures qui ont besoin de staff de manière flexible et régulièrement, sans impératif de durée légale, comme les boutiques ou les restaurants. Il s'agit d'un petit contrat que l'employé ou l'employeur peut rompre unilatéralement quand bon lui semble. Le salaire tourne en général autour des ¥1200 de l'heure. Pas d'obligation de maîtrise du Japonais dans ce cas, sauf naturellement pour les postes en contact avec la clientèle. Son grand avantage, en plus de sa flexibilité (à Kagurazaka, je pouvais me permettre de soumettre mon propre planning à l'entreprise, en fonction des nécessités et de mes possibilités), demeure sa faible imposition. Ainsi, à la fin du mois, ou plutôt le 25 (il est bon de rappeler qu'au Japon, le salaire est versé le 25 de chaque mois et concerne le mois précédent), le salaire n'est amputé que de taxes propres à l'entreprise qui vous emploie. Voici ma fiche de paie de Mars 2023 chez Les merveilleux de Fred :
2. Grimpons les étapes comme un coureur du Tour de France à l'annonce du Tourmalet. Le contrat de freelance et son apport de liberté, très apprécié des travailleurs expatriés désireux de plus de sérieux qu'un baito. Ici, un employeur vous propose des missions, vous jouez alors le rôle d'entité propre. Un contrat lie votre compagnie (dans mon cas, ce site internet et mes ressources) à une entreprise qui vous envoie alors des opportunités d'emplois. Je recevais ainsi, à partir d'Avril 2023 et quelques mails et échanges sur Facebook, des missions d'accueils aux aéroports de Tokyo et de visites guidées de la capitale, et selon mes disponibilités, mon agenda se remplissait.
Vous êtes alors libre de démarcher le nombre de partenaires qui vous semble le plus adaptés à vos capacités et votre activité. En tant que guide touristique multilingue (Français, Anglais, Espagnol et une maîtrise de plus en plus fluide du Japonais en collectionnant ces missions), le Japon étant un pays particulièrement apprécié, j'ai vite pu me permettre d'en vivre. Ici aussi, étant un partenariat, au sortir de la réalisation d'un objectif, votre salaire n'est amputé que des taxes propres à la compagnie qui emmet ces missions. Libre à vous alors de déclarer dès le début ces revenus aux autorités Japonaises, notamment dans l'optique d'auto-sponsoriser un VISA de travail.

3. Enfin, le col de haute montagne réservé aux grimpeur, le contrat de travail classique, souvent dénaturé en part-time pour laisser plus de latitude à l'employé dans son activité, et à l'entreprise dans sa déclaration des horaires effectués chaque mois par le travailleur. Car oui, en PVT, travailler comme en France, cela n'existe pas, des taxes et des restrictions fragilisent l'envie de s'y mettre à fond.

Faisons simple, et concis. Jusqu'à 20 heures travaillées chaque semaine, vous n'aurez à payer "que" la taxe de non-résident imposée par votre statut d'habitant de maximum 365 jours. Vous ne pouvez pas habiter au Japon sur le long terme avec le VISA vacances-travail, cette taxe s'impose donc sur tout contrat classique de travail, à hauteur en 2023 de 20,42% du salaire net.
Mais ! Car il y a bien toujours un mais, si vous désirez vous donner davantage pour pouvoir prouver votre mérite et glaner un sponsor pour un VISA de plus longue durée, donc être présent sur le terrain au-delà de ces 20 heures hebdomadaires, d'autres taxes alourdissent la facture. Vous allez devoir être contraints de payer en supplément l'assurance santé Nippone, à hauteur de ¥12500, ainsi que la retraite, aux alentours de ¥25000, chaque mois. A votre départ, à la fin de votre contrat, si vous ne revenez pas de sitôt, vous pouvez toujours, aidés de l'entreprise qui vous a embauché, demander à l'immigration de récupérer les sommes perçues au titre de la retraite, puisque celle-ci n'aura pas lieu au Japon.
Une coquette somme qui vous permettra de revenir dans le futur avec une jolie avance sur frais. Vous l'aurez compris, avec un contrat de travail classique, plus vous travaillerez, plus les taxes s'alourdiront, c'est un défaut majeur du système que l'on ne peut éviter, mais qui peut pousser votre entreprise à se transformer en sponsor, la méritocratie étant reine au Pays du Soleil Levant.
Quant à s'auto-sponsoriser, ou obtenir un VISA de travail avec un sponsor, j'en parlerai dans un article dédié. Ces présentes lignes sont déjà assez cossues pour découdre cette histoire de travail sous l'égide d'un VISA vacances-travail. J'espère que ma pierre aidera votre édifice à se construire dans votre étape au Japon, et que mon retour d'expérience vous préparera un tant soit peu à vivre au mieux dans ce pays qui reste merveilleux. Bon courage, et comme le dit le dicton Japonais :
Réussir sans travailler dur est aussi peu probable que récolter là où l'on n'a pas semé.


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